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La blockchain, une opportunité dans le monde de l’eau ?

28/09/2018

Le Groupe de Travail « Réseaux intelligents » s’est réuni le 18 septembre à Nancy avec pour objectif la compréhension du système de blockchain et l’identification des opportunités d’utilisation dans les métiers de l’eau.

Cette technologie, apparue en 2008, permet le stockage et la transmission d’informations ou de transactions de manière sécurisée, sans organe central de contrôle. La base de données est distribuée entre plusieurs utilisateurs, puis vérifiée et validée lors d’opérations appelées « minages ». Les transactions sont alors regroupées et liées avec d’autres dans un bloc. Ainsi, toute tentative de modification dans ce bloc entraînerait des erreurs dans toute la chaîne : c’est ce mécanisme qui empêche la fraude. Une fois validé, chaque bloc devient visible et accessible à tous les utilisateurs, mais ne peut être modifié, même en cas d’erreur.

Ce système permet ainsi à des personnes qui ne se connaissent pas de réaliser entre eux des transactions en toute sérénité, car sécurisées par un réseau contrôlé par des algorithmes.

La blockchain est équivalente à une base de données à laquelle peuvent être associés différents applicatifs : cryptomonnaie (Bitcoin, Ether…), assurance ou encore gestion de l’énergie et de l’eau.

 

Freins :

La blockchain est encore en phase d’exploration et fait l’objet de nombreux sujets de recherche.

Elle soulève un certain nombre d’interrogations vis-à-vis de :

  • La protection des données
  • La responsabilité en cas de problème sur un contrat (smart contracts)
  • L’absence de cadre réglementaire

La technologie nécessite de plus une forte consommation d’énergie. Ainsi, actuellement, la consommation énergétique d’une année d’échange en blockchain, liée aux opérations de minage, constitue l’équivalent de la consommation énergétique de la Belgique.

 

Applications dans le domaine de l’eau – exemples

    • L’application Aquagenuity basée sur la technologie de la blockchain, permet d’obtenir des données locales sur la qualité de l’eau distribuée. Elle fournira à l’utilisateur une «prévision de l’eau», semblable à une prévision météorologique. L’application est destinée aux citoyens, municipalités, industriels et aux collectivités qui pourront l’utiliser pour la mise en œuvre de contrats intelligents pour le paiement de l'eau.
    • Waterchain est une solution, développée par la société OriginClear, qui permet aux investisseurs de dédier des fonds aux projets de recyclage de l’eau. Ils pourront ainsi acheter des jetons et les réinvestir dans les projets auxquels ils croient. Un appel ouvert a été lancé pour des projets modulaires de traitement de l'eau pour l’île de Porto Rico affectée par les ouragans.
    • Le gouvernement australien, aux côtés des investisseurs privés, finance un projet de deux ans de tests de l’utilisation d’une blockchain pour gérer la distribution de l’énergie et de l’eau dans la ville de Fremantle, en Australie-Occidentale. Le projet visera à évaluer comment les villes peuvent utiliser la technologie, parallèlement à l'analyse des données, pour intégrer les systèmes d'énergie et d'eau.

En conclusion des échanges, la blockchain semble être une technologie révolutionnaire et prometteuse pour l’avenir mais il a bien été précisé qu’elle ne doit pas être vue comme une fin en soi mais comme un moyen d’atteindre son but.

 

Pour toute information complémentaire :

Contactez Sophie Altmeyer au +33 (0)6 04 59 69 54
ou par e-mail sophie.altmeyer@hydreos.fr